J’avais huit ans, et c’était un soir de juin lors d’un concert d’élèves de mon père et je devais jouer un solo de violon. La salle était pleine à craquer, et l’air était chargé d’une énergie fébrile. Tout le monde attendait le spectacle, et moi, j’attendais en coulisses, les mains moites et le cœur qui battait la chamade.
Mais ce jour-là, mes allergies saisonnières avaient décidé de frapper fort. Mes yeux étaient rouges, gonflés, et me piquaient tellement que j’avais du mal à les garder ouverts. Je ne pouvais presque pas voir la partition. En pleurant, j’avais dit à papa que je ne pouvais pas jouer, que c’était impossible dans cet état. Mais lui, impassible, m’a dit d’une voix ferme :
— Tu vas monter sur scène. Tu es prête, tu connais ton morceau par cœur.
J’avais envie de crier que ce n’était pas vrai, que je n’étais pas prête, que jouer à l’oreille devant une salle pleine me terrifiait. Mais il n’y avait pas de discussion possible. La honte m’envahissait déjà, une boule énorme dans mon estomac. Comment allais-je faire?
Quand mon nom a été annoncé, je me suis avancée sur scène, les jambes tremblantes, aveuglée par les projecteurs et mes propres larmes. Les premières notes sont sorties hésitantes, fausses même, mais je n’avais pas le choix. J’ai fermé les yeux pour me concentrer sur ce que je connaissais par cœur, en jouant à l’oreille tout le reste. Chaque note me semblait être un pas dans un champ de mines.
Quand j’ai fini, un silence gênant a régné pendant quelques secondes avant que les applaudissements polis ne viennent remplir l’air. En sortant de scène, je n’ai pas osé regarder papa. Je me sentais trahie, humiliée, comme si on m’avait poussée dans l’arène sans arme pour me défendre.
Ce jour-là, j’ai appris une leçon difficile : parfois, les attentes des autres peuvent nous écraser, mais c’est à nous de décider comment nous nous relevons. Je n’ai pas excusé son insistance, mais j’ai fini par comprendre qu’il voulait m’apprendre la ténacité, même si sa manière était maladroite et insensible.
J’ai aussi appris à me fier à ma propre intuition. Ce que j’aurais dû faire ce soir-là, c’est refuser de monter sur scène si je ne me sentais pas prête. Mais ce souvenir, bien que douloureux, m’a montré que même dans la tourmente, je pouvais faire preuve de courage et transformer une situation impossible en quelque chose de réalisable.
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